Origens Media Lab

Origens Media Lab est un laboratoire de recherches conçu comme un tiers-lieu interdisciplinaire en sciences humaines et sociales. Fondé en 2010 par Emilie Ramillien et Diego Landivar, Origens a été pensé comme un espace permettant de s’affranchir de certaines contraintes institutionnelles pesant sur les établissements de recherche conventionnels (axes de recherches délimités, faible interdisciplinarité, lourdeur administrative, angoisse financière, frilosité épistémique, court-termisme, …) et ne permettant pas d’embrasser pleinement toutes les latitudes méthodologiques et épistémiques.

Origens se propose d’enquêter sur ce qui se joue derrière la crise écologique que nous traversons, non pas comme un défi purement technique, mais comme véritable mutation anthropologique qui ne cesse de redistribuer les différents agencements du monde et de modifier nos attachements à celui-ci. Cette crise de nos milieux de vie oblige à radicaliser certaines options épistémiques afin de pouvoir penser des objets, qui sont sinon difficilement appréhendables à travers le prisme classique du naturalisme scientifique. Origens enquête sur les transformations cosmologiques induites par l’Anthropocène en mobilisant des cadres méthodologiques à la croisée de l’ethnographie, de la philosophie, de la sociologie ou encore des humanités numériques. Nous ancrons notre démarche dans un travail approfondi d’enquête (au sens pragmatique et anthropologique du terme) que nous conduisons sur divers terrains (auprès d’agriculteurs et de paysans, auprès de communautés indigènes mais aussi d’organisations « modernes » comme les entreprises, auprès d’artistes ou encore au sein des terrains numériques, …).

Equipe

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Diego Landivar, Directeur et co-fondateur d’Origens Media Lab. Docteur en Economie du Développement (CERDI-CNRS), ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de Paris-Saclay. Ses travaux portent sur les reconfigurations ontologiques, à partir d’une focale à la fois anthropologique et numérique. Ces questions l’ont conduit à enquêter sur les reconfigurations cosmopolitiques dans les pays andins, le droit des de la nature et des non-humains, l’indianisme, le statut des objets techniques et des êtres de fiction, les controverses autour de la transition écologique, les ontologies territoriales ou encore la décolonisation de Mars. Voir +.

Emilie Ramillien, Anthropologue, co-fondatrice d’Origens Media Lab, ses recherches portent sur les frictions et superpositions des cosmologies traditionnelles et modernes dans nos mondes contemporains (France et Bolivie). Elle s’intéresse principalement aux résistances indigènes et féministes au colonialisme naturaliste,  aux droits des non-humains et aux trajectoires politiques et sociales d’entités telles que la Pachamama.

Pepito Moreno

Alexandre Monnin, Directeur Scientifique d’Origens Media Lab,  Docteur en philosophie de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sa thèse a porté sur la philosophie du Web, un courant dont il a été le pionnier avec Harry Halpin (MIT/Inria) et Yuk Hui (Leuphana) (cf. H. Halpin & A. Monnin (éd.)  Philosophical Engineering. Towards a Philosophy of the Web, Wiley Blackwell 2013). Ses travaux empruntent aux sciences sociales les enjeux du terrain et il se réclame de ce fait d’une philosophie empirique. Sa recherche porte sur les enjeux ontologiques du Web et du Web sémantique, l’histoire de l’IA mais aussi l’art contemporain et ses liens avec la recherche actuelle, l’Anthropocène et la fin du numérique ou encore la question de la coopération et des communs. En 2016, il fonde le Community Group « Web We Can Afford » au sein du W3C.  Auparavant, Alexandre Monnin a notamment été l’architecte de la plateforme numérique de la Fondation des Galeries Lafayette pour l’art contemporain, Lafayette Anticipation (2014-2016), chercheur chez Inria (2014-2017), Responsable Recherche Web à l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Pompidou (2010-2013) et l’initiateur du DBpedia francophone (2011). Il est également membre du réseau d’experts de la mission Etalab sous la responsabilité du premier ministre depuis 2013. Voir +.

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Antoine Hennion, sociologue, est chercheur au CSI (Mines-ParisTech, PSL/CNRS), et en a été le directeur de 1994 à 2002. Il a mené des travaux en sociologie de la musique et de la culture, sur les médias, sur le goût, développant dans ce centre où, dans les années 1980-90, s’élaborait la théorie de l’acteur-réseau (ANT), une problématisation de la médiation qui croisait les recherches en sociologie culturelle et en STS (Science, Technology & Society). Ces travaux l’ont conduit à s’intéresser aux amateurs, puis à l’aide et au care, toutes formes d’attachement qui partagent un art de l’attention et un sens de la situation et du geste juste, et plus encore, la nécessité de se confronter à l’exigence d’une œuvre à faire. À partir de terrains contrastés (musique, sport, vin, agriculture bio, dépendance, migrations), il développe une pragmatique des attachements et collabore ainsi, au sein de collectifs concernés (Attachements, Le Pérou, Origens), au nécessaire renouveau pragmatiste de l’enquête sociale. Voir +.

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Marco Dell’Omodarme est philosophe. Maître de conférences dans l’UFR Arts de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il est membre de l’Institut ACTE (UMR 8218), équipe Études de la culture. Ses recherches croisent philosophie de la connaissance et des cultures populaires, théories féministes et décoloniales. Elles portent sur l’épistémologie des savoirs situés, les processus d’apprentissage et les formes marginales d’expérience du monde, en lien avec l’émergence des études des ontologies non occidentales et des critiques des ontologies et métaphysiques liée à l’expérience du monde en Occident et dans le système épistémo-économique qui le gouverne. Voir +.

Patrice Cayre est docteur en sociologie. Après un parcours du côté des sciences de la nature dans le secteur éducatif et des engagements dans les milieux associatifs, il conduit des recherches sur la façon dont le monde agricole se saisi des questions de crises et de transition écologiques. En collaboration avec des scientifiques des domaines biotechniques et écologiques, il cherche à préciser, par l’enquête, les formes et les dynamiques des agencements sociotechniques, matériels, naturels, moraux, éthiques et ontologiques des acteurs du monde agricole faisant face au moment de transition. Il s’intéresse également à la façon d’accompagner ces changements par la recherche, la formation et le développement.

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Emmanuel Bonnet, Enseignant Chercheur en Sciences de Gestion. Emmanuel est enseignant-chercheur au Groupe ESC Clermont et au Centre de Recherche Clermontois en Gestion et Management. Ses recherches portent principalement sur les dynamiques collectives d’apprentissage dans les projets innovants qui accordent une place importante à l’exploration. Il a participé dans le cadre de sa thèse à une simulation d’exploration martienne dans le désert de l’Utah (USA). Les pratiques quotidiennes des membres d’équipage ont été décrites comme une enquête (Dewey, 1938) portant par exemple sur la définition de l’objectif supposé commun de la mission ou sur les rôles attribués aux membres. Emmanuel a effectué une recherche postdoctorale à l’INRA qui porte sur de nouvelles formes d’apprentissage dans des collectifs agroécologiques. Il a par ailleurs amorcé un travail sur la place de l’ontologie en sciences de gestion et sur des ontologies alternatives en privilégiant une perspective pragmatiste.

Cyprien Tasset est docteur en sociologie, associé au Laboratoire du Changement Social et Politique (Université Paris Diderot). La thèse qu’il a écrite sous la direction de Luc Boltanski s’intitule « Les intellectuels précaires, genèses et réalités d’une figure critique » (2015). Ses principaux articles sur le sujet sont publiés dans Sociologie & Sociétés (2017) ainsi que dans Politiques de Communication (2018). Il a aussi co-dirigé, avec Adrien Mazières-Vaysse et Giulia Mensitieri, un dossier d’Émulations intitulé « Précarité, précaires, précariat, allers-retours internationaux » (2018). C’est à partir de son intérêt pour la critique sociale, incarnée dans sa thèse par des figures de refus ou de retrait, qu’il a dérivé vers la question écologique, et vers les façons dont une autre fin du monde pourrait être possible. Voir +Montagnes Cyprien Origens

 

Rémy Piaseczny, aka Djtal Humain

Ulises Navarro Aguiar, chercheur en design et gestion, est postdoctorant au Gothenburg Research Institute de l’Université de Göteborg en Suède. Ses travaux croisent la recherche en design, les sciences de gestion et la sociologie (surtout les STS). Après un parcours de designer en agence, il a rejoint le réseau européen de recherche en design et gestion DESMA, financé par le Conseil Européen de la Recherche (CER), au sein duquel il a effectué une enquête ethnographique dans le département de design produit de Volvo Group dans le cadre de sa thèse doctorale. Celle-ci porte sur l’élargissement du champ d’action du design dans le contexte d’une profonde mutation organisationnelle et technologique. Les questions soulevées par cette enquête l’ont conduit à s’intéresser fortement aux enjeux du design dans l’engendrement de nouvelles formes de socialité et d’organisation à l’heure du nouveau régime climatique.

Rémy Piasneczny Renonçant à sa carrière d’ingénieur (ECAM, promotion 2003), il joue à partir de 2005 dans une quinzaine de courts et longs métrages. Convaincu que son physique, sculpté par une pratique quotidienne de rugby professionnel, ne peut échapper à une certaine exposition publique, il entre à la Scène sur Saône pour apprendre le métier d’acteur célèbre. Passé par le FRACO il a également écrit et dirigé des pièce de théâtre pour les humains (Fioutcheur) avant de se tourner vers la productionet l’orchestration de machines (Djtalizeur, La guerres des machines) Devenu plus tard le Djtal Humain, il invente en 2012 la Machine Djtalizateur qui permet l’experience de la Djtalization : interactivité numerique videotripante dansée et musicale. Résident au Pole Pixel de Villeurbanne en 2013, il donne accès à la substance djtale à des milliers de rhonalpins lors de soirées ou de festival et crée le Djtal Institute. Il participe en 2014 au Festival Retronofutur en compagnie de créateur de jeux videos contemporains ou traditionnels avec le Collectif de Game Designer One Life Remains. Il intégre alors le Soft à Ivry pour proposer l’expèrience djtale au cœur de la musique Techno et des Dj avec notament Josy Full Vibes a travers l’emission radio Enter the Vibes. Suite a quoi, il crée avec d’autres artistes le Squat Yellow Box pour y fondé un refuge machine humain et une cité imaginaire appelé New Ivry dont il est le maire et qui fait face au projet Grand Paris. C’est un espace ou il inventera le Totemizateur et le Spinotizateur (evolution du dispositif djtale). Il decouvre aussi la peinture murale et l’ecriture d’une mythologie moderne djtologik avec pour cœur Teknetos, le Dieux des machines et réalise plusieurs montages videos disponible sur Youtube. Avec son 1er ministre Dashh, il écrit le Declaration Multiverselle des Droits et des Devoirs de la Machines et de sa Programmachination mais la Ville est détruite en 2015 par des bulldozers. Il se replit a Lyon en 2016 et ecrit le codex internextik symetricus et apporte la première pierre du mouvement politico-artistique : le Subrealisme. Il participe alors à Nuit Debout et engage une reflexion artistique et ludique du geste revolutionnaire contemporain. En 2017 paraît Ruptures aux editions Wat Production, le premier ouvrage Subréel de Sciences Politiques Fictions, dont il fournit les illustrations. Il intégre en 2018 le projet collectif Titre a Venir qui vise a traiter le thème de L’ Anthropocène dans un cadre Tiers Lieux avec une vingtaine de participants de tous horizons. Plusieurs residences a l’Attrape Couleur de Lyon, à la MAC Perouges et au Centre d’Art contemporains de Lacoux lui permettent d’ecrire le Codex du Vide Infernale et aussi la première impression monétaire du Djtos, la monnaie souveraine du territoire machine du Djtal Humain. Grace au Djtos, il expose le Galakeconomizateur aux Passerelles de Pontault Combault, distributeur automatique de monnaie decapitalizante. Il fonde d’ailleurs le Mouvement du Decapitalisme au cœur du mouvement des Gilets Jaunes. Il fournit à Super Photon les Billets Jaunes afin de capter et remunérer les forces bienveillantes et créatrices qui composent le mouvement. Il offre un système de travail collectif de sa fabrication (une certaine utilisation de pearltrees) au projet tvgj.fr qui leur permettra de relever ce defi proposé par Ernesto Deupoinzero c’est à dire crée un media qualitatif H24 7/7 capable de fournir un contenu de qualité à la population francophone. Il travail desormais avec Tetsuo Nakamoto sur un système monnetaire alternatif et ainsi partir à la recherche des 95% de masse monetaire manquante à travers la rédaction du Livre Jaune du Daybitcoin. Il reçoit le soutien du Grand Monnin, philosophe du web 0.0 et son compagnon Tche Diego Landivar avec leur projet Closing Worlds (by Words).

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Nos projets

Les programmes de recherche que nous conduisons sont les suivants :

  • Anthropocène, numérique et objets.
  • Revitalisations animistes et diplomatie ontologique. Economie Politique et Droit des non-humains.
  • Le protocole COOPAIR.
  • Closing Worlds Initiative.
  • Ce que l’anthropocène fait aux organisations
  • Ontologies numériques des territoires. Culture Maps. Quinoa Web Identity. Bolivia Web Mining.

Expériences pédagogiques

Depuis 2011, Origens Media Lab s’attèle à créer des formations adaptées à ces nouveaux défis en partant du principe que l’éducation au Développement Durable en tant que paradigme de concilliation entre croissance/maintien du modèle de développement et respect de l’environnement, ne permet pas de fournir des réponses adéquates. Trois types d’innovations pédagogiques ont été développés par Origens ces dernières années.

  • Le premier consiste à placer les diagnostics et savoirs climatiques, océanographiques, géo-morphologiques, en sciences écologiques … au centre des programmes de formation d’étudiants ingénieurs, en gestion/management et en gestion d’affaires publiques. Ainsi par exemple tous les étudiants du Groupe ESC Clermont (formation en tronc commun et obligatoire donc) débutent leurs formation par quatre semaines intensives dédiées exclusivement à la question des mutations anthropocéniques et climatiques. Tour à tour des climatologues, océanographes, écologues, zootechniciens viennent exposer les signes tangibles de l’effondrement des éco-systèmes et leurs conséquences potentielles. L’objectif est bien de placer les limites planétaires comme préalable fondamental à toute activité ingénieuriale ou économique, plaçant ainsi ces disciplines scientifiques au centre de la formation d’étudiants en sciences humaines.

  • Le deuxième consiste à placer les étudiants dans une dynamique d’enquête sur l’anthropocène. Les étudiants sont formés à des protocoles d’enquête spécifiques et hybrides, mêlant ethnographie et recueil de données en sciences naturelles, et doivent les mettre en action autour d’un territoire et auprès d’acteurs qui sont confrontés à des situations critiques. L’Anthropocene Walk est ainsi une randonnée sur l’anthropocène conçue par Origens et inspirée de l’expérience conduite par les artistes et activistes londoniens Karel Doing et Neil Cummings. Cette randonnée immersive vise à enquêter et dévoiler les infrastructures écologiques qui soutiennent une ville ou un territoire et partir à la rencontre des signes tangibles du Changement Climatique et de ses impacts (rencontre avec des acteurs qui vivent des effondrements de bio-diversité, des paysagistes de la ville, des médecins qui soignent pendant les épisodes de pic de pollution, des naturalistes,…).

  • Enfin le dernier type d’expérience pédagogique consiste à penser des trajectoires de résillience, d’adaptation et d’engagement face à l’anthropocène. Les formations initiales et continues d’Origens cherchent alors à questionner, via différentes formes d’ateliers, les modèles organisationnels et ingénieuriaux, en dessinant des alternatives fortes : désinvestissement, désinnovation, reverse enineegring, design redirectionnel, désincubation, communs, responsabilité héritée des entreprises, droit des objets techniques, adaptation des organisations aux limites planétaires, droit des entités de nature, low techs / sobriété numérique, sobriété organisationnelle,…

En parallèle de ces expériences, Origens conduit une analyse fine et dynamique de l’impact de ces formations sur les publics ciblés. L’objectif est de comprendre ce que ces formations font aux étudiants, leurs représentations de la nature, des infrastructures technologiques et de la société, mais aussi de ce qui est possible de faire dans une planète qui ne suit plus la même trajectoire climatique et écologique. Ces données archivées, documentées et analysées permettent alors de suivre les bifurcations (ou non), qu’elles soient en termes professionnels ou en termes de représentations.

Les innovations pédagogiques d’Origens Media Lab sont adaptées à tous types de publics et de formats : formation initiale dans des établissements d’enseignement supérieur, formation continue auprès d’entreprises (cadres ou responsables stratégques ou institutions publiques (formateurs, cadres de la fonction publique), mais aussi interventions en milieux scolaires et associatifs.

Partenaires : Groupe ESC Clermont, Ecole des Mines de Saint Etienne, La Myne Lyon, Campus Numérique Région AURA, Clermont Communauté, Grenoble Alpes Métropole, Institue des Métiers, VetagroSup, AgroParisTech,…

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Dans le cadre du Forum des Nouveaux Mondes (Groupe Esc Clermont), nous avons préparé avec la collaboration de France Culture et Origens Media Lab, une Conférence Sonore dans le Noir, c’est la DARK CONFERENCE (le thème est gardé secret). Celle-ci aura lieu ce vendredi 15 de 13h30 à 14h45 dans l’Auditorium 4 Bd Trudaine à Clermont Fd. Expérience pédagogique qui lie archives de Radio France et sampling sonore en live. Immersive et sensorielle, elle cherche à provoquer une expérience de pensée par le détour de l’imaginaire.

Anthropocene Walk.001Origens Media Lab et le Groupe ESC Clermont organisent une randonnée urbaine pour expérimenter l’anthropocène. Inspirée des travaux des artistes Karel Doing et Neil Cummings (http://www.neilcummings.com/content/anthropocene-walk-1), cette randonnée vise à dévoiler les infrastructures écologiques qui soutiennent une ville (ici Clermont) et partir à la rencontre des signes tangibles du Changement Climatique.
Randonnée créée par Céline Montero et Origens Media Lab
pour les étudiants du Groupe ESC Clermont.